
Le pouvoir mauritanien envisage un nouveau dialogue avec les partis politiques, mais dans quel but et avec quels acteurs ?
Depuis plus de vingt-cinq ans, les mêmes figures dominent l’espace politique, sans programme clair, sans base populaire et sans vision stratégique. Ces formations politiques, qui devraient être des vecteurs de changement et de propositions, se sont transformées en cercles fermés où l'intérêt personnel prime sur l'intérêt collectif.
Une opposition de façade et un pouvoir gangrené
L'opposition, loin d’incarner une alternative crédible, oscille entre contestation stérile et concessions opportunistes envers un pouvoir gangrené par la corruption et l'incapacité à répondre aux attentes des citoyens. Trop souvent, les négociations entre les partis et le régime en place se font dans l’ombre, loin des préoccupations du peuple.
Les concessions obtenues ne servent qu’à renforcer des positions individuelles et à perpétuer un statu quo nuisible.
Pendant ce temps, la population subit une crise multiforme : économique, sociale et politique.
Les citoyens, déçus et désabusés, ne croient plus en un dialogue qui ne vise qu’à repositionner certains acteurs sans jamais remettre en cause les véritables problèmes du pays.
Un dialogue inutile sans refondation politique
Dans ces conditions, accepter un dialogue sur des bases égocentriques reviendrait à cautionner une mascarade où chacun cherche à préserver ses privilèges. Ce n’est pas un simple échange entre dirigeants en place qui résoudra les problèmes structurels de la Mauritanie.
Tant que la politique restera un jeu d’intérêts personnels, les citoyens resteront les grands oubliés.
Je refuse donc de m’aligner sur une démarche qui ne vise qu’à perpétuer un système vicié. Je suis seul contre tous, mais avec une seule conviction : l'intérêt général doit primer sur les calculs politiciens.
La Mauritanie mérite mieux qu’un simulacre de dialogue, elle a besoin d’un véritable sursaut national.
Abidine Sidaty