
La rencontre organisée le 25 Novembre dernier par le ministère des Affaires économiques et la Banque mondiale a mis en lumière les enjeux majeurs de notre économie : dépendance aux industries extractives, faible productivité des secteurs non extractifs, vulnérabilité face aux fluctuations des matières premières et aux risques climatiques. Ces constats sont justes et rappellent l’urgence de renforcer notre économie de manière diversifiée et inclusive.
Il convient également de rappeler que ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale attire l’attention sur les dangers d’une économie trop concentrée sur les industries extractives. Depuis plusieurs années, chacun de ses rapports sur la Mauritanie souligne la nécessité d’une diversification économique réelle, capable de créer de la valeur locale et des emplois. Ce message n’est donc pas nouveau. La question centrale demeure : ces recommandations ont-elles été prises en compte dans les décisions et politiques précédentes ?
Plusieurs propositions ont été évoquées lors de la rencontre : renforcer le capital humain, moderniser le Code du travail, digitaliser les transactions foncières, améliorer la formation professionnelle et développer la valeur ajoutée locale. Ces mesures sont pertinentes, mais leur succès dépendra d’un facteur fondamental : la qualité et l’ouverture du secteur privé mauritanien.
Un véritable secteur privé doit être :
• Ouvert et accessible à tous, sans favoritisme ni népotisme ;
• Compétitif et productif, capable de générer des emplois de qualité ;
• Transparent dans ses procédures, offrant une égalité de chances aux entrepreneurs et aux diplômés ;
• Intégré au marché du travail, en absorbant les compétences disponibles, notamment les jeunes diplômés.
Aujourd’hui, près de 80% des jeunes diplômés restent au chômage, preuve que le secteur privé national reste trop fermé et peu inclusif. Tant que cette ouverture et cette transparence ne seront pas assurées, la diversification économique et la création d’emplois resteront largement théoriques.
La rencontre du 25 Novembre est un pas positif, mais le véritable enjeu reste la construction d’un secteur privé dynamique, transparent et capable de soutenir une croissance durable et inclusive. C’est seulement dans ces conditions que la Mauritanie pourra transformer les recommandations répétées depuis des années en résultats concrets pour l’emploi et la prospérité nationale
Maître Ahmed Salem Bouhoubeyni
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