Saharamédias - L’enquête menée au sein de la banque centrale de Mauritanie au cours des derniers jours, a permis de découvrir un détournement de plus de 2,4 millions de dollars de la réserve de l’institution, soit près de 880 millions d’anciennes ouguiyas.
Des sources proches de l’enquête ont révélé à Sahara Medias que le procureur de la république de Nouakchott Ouest et le directeur de la police judiciaire qui ont suivi l’enquête n’ont quitté la BCM que samedi soir.
L’enquête menée a conduit à l’arrestation de 6 personnes dont 5 étrangères à la banque. Deux délits ont été identifiés d’abord le détournement de fonds puis la contrefaçon de devises.
L’enquête et l’inspection interne menée en collaboration avec les autorités judiciaires a permis de découvrir l’existence d’un demi-million de faux dollars au sein de la réserve de la banque centrale, soit près de 185 millions d’anciennes ouguiyas.
Les mêmes sources ont ajouté que des présomptions de complicités externes à la banque ont été retenues par les enquêteurs et d’ores et déjà 5 personnes ont été arrêtées par la police judiciaire en même temps que la caissière responsable de la réserve.
Selon les sources de Sahara Medias le gouverneur de la banque centrale de Mauritanie œuvre à récupérer le plus grand montant possible des devises détournées.
L’enquête a dévoilé des dysfonctionnements dans le système de contrôle de la réserve de devises de la banque centrale, dus, selon les mêmes sources, à des restructurations intervenues au sein de la banque depuis quelques années qui ont sensiblement rétréci le système de contrôle et confié l’entière responsabilité de cette trésorerie à une seule personne.
Les mêmes sources révèlent parmi ces dysfonctionnements le long séjour de la personne incriminée au même poste depuis plusieurs années alors que l’usage imposait son remplacement au bout de quelque temps pour prévenir justement les risques de malversation.
Autre manquement révélé par l’enquête, à propos des contrôles d’usage, la possibilité pour la responsable de la réserve d’introduire son sac à main dans son lieu de travail, ce que certains ont considéré comme un laxisme ou une complicité de la part des responsables du contrôle.
Les sources précisent par ailleurs que les montants disparus avaient été remplacés par des faux billets, ce qui révèle par ailleurs des lacunes dans le système de contrôle quotidien qu’impose le règlement intérieur de la BCM qui exige le comptage et la vérification chaque jour, en plus des inspections minutieuses prévues tous les six mois.
Les enquêteurs veulent découvrir les mécanismes utilisés par les personnes impliquées dans la malversation pour obtenir des faux billets de dollars et comment ils ont pu agir impunément pendant plusieurs années.
Ce scandale de la banque centrale avait eu l’effet d’une douche froide au sein de l’opinion publique nationale qui y voit arriver au premier plan la question de la corruption et de la gabegie, demandant que soient renforcées les sanctions à l’endroit des corrompus.